1. |
Les Bottes
03:53
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J’occupe mes bottes, fatiguées, sur les flancs de la ville endormie
Cherchant le long de ses courbes, rêveuses, les traces d’un sommeil qui me fuit
À petit pas ma tête trop habitée s’accorde à mes sens engourdis
Comme se dévoile devant moi le spectacle sans joie d’un monde ivre de sa sombre folie
La nuit semble accrochée aux quatre coins du ciel comme le décor cheap d’un film d’Hollywood
Où des acteurs blasés remâchent soir après soir le même scénario usé
Devant un parterre plein à craquer,
D’âmes achetées à rabais
Avec la promesse vil du bonheur facile, derrière le rêve sans teint du miroir Américain
Leur milliers de yeux, captifs de l’éclat restent aveuglent à l’appel des consciences
Ceux qui pointent leurs doigts lucides vers les fissures grotesques de la mascarade
« Heille ! Ça craque !! »
Mais si les bouches et les poches débordent
Les ventres, eux ne sont jamais assez remplis pour faire taire le vide qui en habite obstinément le fond
Et les jours s’écoulent, prévisibles, comme les pages d’un roman de gare
Dans l’attente passive du prochain acte
Dans la mire lascive des marchants de mort
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2. |
12 Bar Blues
02:55
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Encore un soir où j’vois tous en noir
Encore un soir où j’va veiller tard
Emmène-toi, Emmène-toi, apporte ta guitare
On va jammer toute le nuit sur les trois même accords
J’vais jouer la Memphis Minnie, et toi le Kansas Joe
On va jouer des 12 bar blues pis on va s’trouver beaux
Encore un soir à chercher la lumière
Encore un soir à trouver qu’à m’en faire
Quand t’es là, quand t’es là, il fait un peu plus clair
Quand t’es là, j’trouve la switch pour arrêter la terre
J’vais jouer la Memphis Minnie, et toi le Kansas Joe
On va jouer des 12 bar blues pis on va s’trouver beaux
Prends-moi à soir comme tu prends ta guitare
Fais-moi chanter toute la nuit, fais-moi chanter encore
J’veux me perdre dans ta musique,
Me noyer dans tes accords
Wah, t’es tellement beau quand tu blues ta guitare
J’vais jouer la Memphis Minnie, et toi le Kansas Joe
On va jouer des 12 bar blues pis on va s’trouver beaux
J’vais jouer la Memphis Minnie, et toi le Kansas Joe
On va jouer des 12 bar blues pis on va s’trouver beaux
J’vais jouer la Memphis Minnie, et toi le Kansas Joe
On va jouer des 12 bar blues pis on va s’trouver beaux
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3. |
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L’éclat de tes yeux
Le désordre de tes cheveux
L’odeur de ton corps
Ton visage quand tu dors
Ta peau fait de soie
Qui glisse sous mes doigts
Les élans de paresse
Où s’endorment nos caresses
Oh j’aime bien, bien le matin
Bon matin, mon coeur
As-tu rêvé en couleur ?
As-tu des plans aujourd’hui ?
J’pensais te garder au lit
S’il y a rien qui t’appelle
Je resterais bien dans tes ailes
Il fait chaud, il fait bon
J’me sens à la maison
Oh j’aime bien, bien le matin
Tout me retiens
Dans tes bras le matin
Je veux plus te quitter
T’es mon chandail préféré
Oh j’aime bien, bien , bien, bien, le matin
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4. |
Intro
00:36
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Ça feel pas fort, tu sors
Faire un tour, prendre l'air
Voir des amiEs, boire un verre
Tu l'échappes
Ça dérape
S’enfile les drinks, les heures, les shooters
T'as fini de compter, le sol a enfin quitter tes pieds
Retour brutal
Plancher glacial
Ton cerveau ramolli s'écoule par tes oreilles
Ton fois, écœuré s'est rependu sur tes orteils
Et sur ta peau, l'odeur de quelqu'un que tu connais pas
Tu t'es encore rendu là
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5. |
La Fête
02:37
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Le temps qui court après toi,
Les nuits qui s’envolent
L’alcool qui coule entre tes doigts,
Les tournées folles
Mais qu’est-ce qu’il reste après tout ça
Des yeux accrochent ton regard,
Ton cœur qui s ‘emporte
Un prénom chanté
Dans le noir d’une chambre forte
Mais qu’est-ce qu’il reste après tout ça
Un mal de tête qui clou
Tes deux pieds au plancher
Le goût de faire la fête
Et plus rien à fêter
Tous les moyens sont bons
Pour traverser l’hiver
Les saisons s’enfilent comme de l’air
À quoi bon garder les deux pieds sur terre
Mais qu’est-ce qu’il reste après tout ça
Un mal de coeur, des histoires
La moitié d’un pétard
Des trous au fond des poches
Des années de retard.
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6. |
Égalité de Papier
03:17
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Sans cesse bombardées par le même refrain.
Si t’es pas bonne à marier, fille, t’es bonne à rien.
Surveille ton poids, surveille ton langage et répond « oui, papa » et reste bien sage.
Les filles sages servent à décorer les salons.
Les plus jeunes et jolies servent à vendre le savon
Celui qui mousse, mousse, mousse la libido des acheteurs de bonbons.
Le prochain qui me dit : « mais le sexe vends ! » reçoit mon poing au menton.
Si le sexe vendait vraiment, on penserait à la moitié des acheteuses et acheteurs qui préfèrent les garçons.
Le sexe ne vend pas, mais la soumission…
Sans cesse bombardées par le même refrain.
Si t’es pas bonne à baiser fille, t’es bonne à rien.
Ouvre grand le clapet seulement quand tu es à genoux.
S’il aime bien ce que tu lui fais, alors tu vaudras le coup.
Parce que si la valeur d’un homme est à la hauteur de ce qu’il a accompli
Celle de la femme est à l’attrait qu’elle aurait au lit.
Les femmes sont les mères, les soeurs, les amantes, les amies, mais trop peu souvent les prémices principales du récit.
Ouvre ta télé et voit ce qu’on nous dit.
Toutes ces histoires où la quête de l’homme est héroïque alors que celle de la femme est romantique.
Toutes ces histoires, fidèlement relayées par les lectrices du Elle, nous raconte qu’un humain sans pénis c’est comme un oiseau sans ailes; incapable de s’élever par lui même.
Ça prend un homme pour tenir les reines.
Femme, tu apprendras la honte de ton corps.
De ses formes, de ses poils, de son sang et encore
À tous les jours vitrines, magazines, mais surtout le regard de leurs victimes te répèteront sans cesse que tu n’es pas adéquate.
Allez souri, tiens toi droite.
Surveille ton assiette, compte les calories de ta recette.
Il faudrait surtout pas que t’occupes trop d’espace.
On me dit : « Mais ici les femmes sont égales, regardes ailleurs sur terre. »
Pourquoi alors qu’à travail égal j’ai pas droit au même salaire ?
On me dit; « Tu la vis l’égalité, ailleurs t’aurait même pas le droit de voter. »
Génial, mais compte avec moi le nombre de femme élues à l’assemblée
Comment parler d’égalité quand ceux qui ont le pouvoir de décider si devrait ou pas naître un bébé n’ont jamais eu eux-mêmes le pouvoir d’en porter ?
Comment expliquer à ta fille qu’elle est égale aux garçons quand de « jouer comme une fille » c’est d’échapper le ballon ?
À tous ceux qui m’ont déjà dit que je joue « aussi bien qu’un garçon », je vous emmerde.
Je joue aussi bien que le nombre d’heures que j’ai consacrées à ma passion.
Et puis de toute façon.
Je joue comme une fille.
Je joue bien, je joue fort.
Et je ne m’excuse pas de prendre le décor.
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7. |
La Sortie
03:21
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Il était une fois une princesse autonome
Qui vivait dans l’attente d’absolument personne
Sans télé, sans patron, sans mari et sans chaînes
Avait fait sa maison dans une ruche sans reine
Loin des princes charmants qui voudrait changer son nom
Prenait amante ou amant, selon les saisons
Pas envie, pas le goût d’être la moitié d’un tout
Le binôme, voyez-vous, ça reste une question de goût
Pa-pa par ici la sortie
Pa-pa par ici la sortie
Il était une fois une femme arc-en-ciel
Prête à montrer les crocs à qui s’en prend à ses ailes
Sans télé, sans patron, sans plastique et sans chaînes
Avait fait sa maison dans une ruche sans reine
Loin des images préfaites, une beauté sans pareil
Grandiose et parfaite, de la tête aux orteils
Pas envie, pas le goût de répondre aux standards
Quelle vue gaspillée, le nez collé au miroir
Pa-pa par ici la sortie
Pa-pa par ici la sortie
Il était une fois une ruche sans reine
Où ne vivait que des gens libéréEs de leurs chaines
Sans télé, sans patron, sans état ni patrie
Une jolie maison à deux pas de la sortie
Où la vie est douce grâce au miel de chacune
Que ça tire ou ça pousse, ça se serre les plumes
Pas envie, pas le goût de vivre chacune pour soi
Ça réchauffe, voyez-vous, de partager son toit
Pa-pa par ici la sortie
Pa-pa par ici la sortie
Pa-pa par ici la sortie
Pa-pa par ici la sortie
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8. |
Ta Chanson préférée
02:41
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Dis-moi encore que tout est beau
Qu’il f’ra chaud
Que c’te monde là aura pas ma peau
Dis-moi de rester, je vais t’chanter
Ta chanson préférée
Tu vas danser su’l bout des pieds
Les arbres cassent sous le vent
Y’a jamais plu autant Dehors, c’est la tempête
Tu m’garde une place en d’dans
Et moi j’en fais autant
Dedans, dedans ma tête
Tu me plais tellement que ça me fait peur
J’ai peur de tout
Tu l’sais astheur
Ya des monstres sous mon lit
Et derrière tes yeux gris
Des fois, c’est la tempête
J’te fait une place ici
Si toi tu me fais aussi
Une place dedans ta tête
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9. |
Feu de paille
03:20
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Les feux de paille
Qui brûlent au fond de tes entrailles
Tu peux pas rester ici
Les pas de loups
Les cris de guerre
Les images floues
Et malgré tout
Tu peux pas rester ici
Compter l'écart
Entre l'éclair et le tonnerre
Vouloir très fort
En finir avec hier
Au fond des poches
Des mains qui pèsent comme de la roche
Tout s’effiloche
Compter l'écart
Entre l'éclair et le tonnerre
Vouloir très fort
En finir avec hier
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Samuele Montréal, Québec
Auteur·ice-compositeur·ice par métier et éducateur·ice populaire par passion, Samuele manie aussi bien les mots chantés qu’écrits ou parlés. Multi-instrumentiste à la plume bien aiguisée, c’est par la musique qu’il·e partage sa poésie depuis toujours.
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